Améliorer la qualité de la prise en charge médicale des PVVIH à travers l’utilisation de nouveaux protocoles est le but d’un atelier de deux jours, qui a rassemblé à Tsévié du 13 au 14 avril 2022, les acteurs de la dispensation communautaire. Organisée par le Programme national de lutte contre le sida, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles (PNLS-HV-IST), cette rencontre a été rendue possible grâce à l’appui technique et financier de Global Health Suply Chain Technical Assistance Francophone Task Order (GHSC-TA-FTO).

vue partielle des participants

vue partielle des participants

La couverture santé universelle pour tous les togolais est l’une des interventions majeures actuelles du ministère en charge de la santé du Togo. A travers son Programme national de lutte contre le sida, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles (PNLS-HV-IST), elle entend assurer le continuum de soins contre le VIH et le traitement des patients par ARV, en ces moments de crise sanitaire du Covid 19.

L’atelier de Tsévié, présidé par Dr ADAM Zakillatou, chargée de l’unité de prise en charge au PNLS-HV-IST au nom du coordonnateur de son institution, a rassemblé médiateurs, dispensateurs et prescripteurs d’ARV de la région maritime. C’était l’occasion pour ces acteurs de la dispensation communautaire des ARV de réfléchir aux moyens d’améliorer la prise en charge des PVVIH, en adoptant des stratégies de traitement avec les ARV optimaux qui limitent la morbidité associée à l’infection à VIH.

Au cours de cette rencontre, les participants ont été édifiés sur les nouveaux protocoles de prise en charge, l’utilisation du Dolutegravir, la mise en place d’une communication fluide interne et envers les clients, les critères d’éligibilité pour le suivi différencié y compris la dispensation multi mensuelle (MMD). Sentiment de travail accompli du côté du projet Global Health Suply Chain Technical Assistance Francophone Task Order (GHSC-TA-FTO) à en croire sa coordinatrice Dr Haguiratou Wendlassida Daou Ouedraogo, présente aux travaux.

Mme AVOSSE Ayaovi Dovi Lucie, dispensatrice d’ARV au CHR de Tsévié qui a pris part aux travaux s’est dite « très heureuse de la tenue de cet atelier organisé avec l’appui financier de projet GHSC-TA-FTO car son avènement a porté un véritable coup de pouce au mécanisme d’approvisionnement des ARV dans nos structures de soins ». Pour Mme KLUTSE claire, médiatrice au CHP Vogan, « l’atelier nous a permis de dissiper les discordances qui existent entre les médiateurs, les dispensateurs et les prescripteurs. Nous avons reçu assez d’éclaircissements sur ces différentes notions et personnellement, j’ai tiré le maximum sur les modules concernant le stockage, la gestion et la composition des produits que nous dispensons dans les communautés ». Point de vue partagé également par Mme AVOSSE Lucie qui selon elle « la dispensation des antirétroviraux à base de la molécule Lopinavir / Ritonavir 40/10mg a pendant longtemps constitué un grand défi pour nous acteurs du système de santé. Extrêmement amère, les enfants avaient du mal à les prendre et nous enregistrons soit des sous-dosages ou soit des surdosages. L’arrivée de la molécule Dolutégravir 10mg, le produit est bien adapté aux enfants avec un goût acceptable. C’est une véritable consolation aussi bien pour les clients que nous les dispensateurs ».

Ce sont des échanges très fructueuses et participatives qui ont meublés ces deux jours d’atelier à Tsévié ; la seconde étape d’une série de renforcement des capacités des acteurs de prise en charge du VIH que sont les médiateurs, les dispensateurs et les prescripteurs d’antirétroviraux (ARV). D’abord la région Grand Lomé, ce sera ensuite la région des plateaux qui accueillera ladite formation dans les jours à venir.

Selon Dr ADAM, le Togo utilise la stratégie de la dispensation communautaire qui consiste aux prestataires d’approvisionner les patients en ARV directement au sein de la communauté, dans leurs lieux de résidence ou de travail. Pour ce faire, les prestataires et les patients se mettent d’accord sur le lieu de la rencontre garantissant la sécurité et la confidentialité. Outre le fait que ces stratégies permettent de garantir l’accès au traitement dans le contexte de la pandémie du covid19, « ils permettent aussi de lutter contre la stigmatisation et la discrimination envers les PVVIH ou les populations clés. Pour la plupart des patients, cette stratégie permet de résoudre le problème de rendez-vous manqué lié aux difficultés financières », a renchérit Dr ADAM.

De grandes innovations ont eu lieu depuis quelques années déjà dans ce domaine au Togo, notamment la gratuité des ARV décrétée par l’état et la sécurisation d’une continuité de traitement à travers les engagements du gouvernement et des partenaires en développement, la mise en place d’un comité thérapeutique, d’un système de tutorat clinique par les parrains pédiatriques et l’organisation des supervisions formatives des équipes cadre de district et des dispensateurs. A cela, sont associés l’engagent du PNLS-HV-IST dans un processus de renforcement de la prise en charge pédiatrique à travers le renforcement des capacités par les formations et l’utilisation de nouvelles molécules à base de Dolutegravir.

Grâce à la gratuité des ARV décrétée par l’État et la sécurisation d’une continuité de traitement à travers les engagements du gouvernement et des partenaires en développement, le pays est rentré dans une phase d’accélération du passage à l’échelle couplée à l’amélioration de l’accès au traitement à travers un processus de décentralisation de la dispensation des ARV.

 

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